Une proposition concrète, la Sécurité sociale du logement

Publié le par CNL-Nanterre

Nous l’avons vu dès le début de la première période de confinement, le logement, du fait de son caractère central dans la vie quotidienne, est une préoccupation pour des millions de ménages. Il est aussi source d’aggravation des inégalités, aussi bien économiques que face à la maladie.

L’urgence de la situation impose des choix de rupture pour sortir des logiques financières qui sont à l’œuvre depuis des décennies. Nous avons une occasion unique de refaire du logement social une priorité des politiques publiques au service du bien commun. Sans cet amortisseur, des milliers de ménages seraient aujourd’hui dans une pauvreté extrême, voire à la rue. Une réalité que certains connaissent malheureusement en période de pandémie, car, contrairement au dire de la ministre du Logement, les expulsions ont continué. C’est absolument scandaleux ! Nous demandons à ce titre que l’année 2021 soit déclarée « année zéro expulsion ».

Nous mettons sur la table une proposition concrète : la Sécurité sociale du logement. Une caisse de solidarité alimentée par les bailleurs, les locataires, l’État et les collectivités pour faire appliquer réellement le droit au logement et protéger des accidents de la vie.

À l’instar du programme du Conseil national de la Résistance, qui je le rappelle a été pensé dans un pays ruiné et dévasté, nous devons être ambitieux pour penser le monde de demain. Combattre le mal-logement, fléau qui ronge notre pays (2 millions de ménages sont en attente d’un HLM et 5 millions souffrent de mal-logement) passe par la mise en place de politiques publiques innovantes qui placent l’intérêt général au cœur des préoccupations.

Ces choix politiques passent aussi par une construction massive de logements. Il est temps que l’État finance à nouveau l’aide à la pierre pour redonner du souffle aux bailleurs sociaux et leur permettre d’investir pour les générations futures. Construire, c’est protéger ! Combattre le mal-logement passe aussi par une lutte acharnée contre les marchands de sommeil et les propriétaires qui ne respectent pas la loi. La Confédération nationale se mobilise pour rendre obligatoires deux dispositifs : le permis de louer et l’encadrement des loyers. Mais, comme le montre l’exemple de la ville de Paris, cela ne suffit pas. Un logement sur deux ne respecte pas le prix fixé. Il faut donc que l’État donne les moyens aux collectivités d’exercer un contrôle régulier et efficient sur le marché, au lieu d’attendre que le locataire active les leviers juridiques existants.

Pour la CNL, il est temps que la solidarité nationale joue pleinement son rôle. Pourquoi demander des efforts toujours aux mêmes ? Le mot est pour certains tabou. Nous osons le prononcer : gratuité. Oui, gratuité des loyers pendant la période de confinement. Pour la financer, c’est simple. Rétablissons l’ISF qui, chaque année, rapportait plus de 4 milliards d’euros dans les caisses de l’État !

Enfin, cette période doit aussi permettre d’engager une meilleure répartition des richesses, car lutter contre le mal-logement passe aussi par redonner du pouvoir d’achat aux habitantes et aux habitants. Il faut augmenter le RSA, les APL, le Smic, les salaires et tous les minima sociaux !

Avec ses fédérations, ses amicales et ses élus, hommes et femmes, représentants des locataires, la CNL continuera de mener ces combats afin que le logement soit sorti des logiques marchandes pour servir un but unique, garantir un toit à toutes et à tous.

Par Eddie Jacquemart. Président de la Confédération nationale du logement (CNL)

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