Congrès départemantal de la CNL à Nanterre samedi 2 avril 2016

Publié le par CNL-Nanterre

Introduction Pierre Bernière président du conseil local

Chers délégués.

La présence humaine est attestée sur le site de Nanterre dès l’époque néolithique par les découvertes fortuites d’outils de pierre. Des fouilles liées aux travaux de la A86 , menées à Nanterre à la fin 2003, ont mis au jour une nécropole de la première moitié du IIIème s avant JC. Le char d’un guerrier gaulois retrouvé dans sa tombe se trouve au musée de St-Germain en Laye. La datation des tombes indique que les individus inhumés sont les premiers Parisii qui se sont installés sur les rives de la Seine et révèle ce que fut le rôle du peuple Parisii avant l'arrivée des légions romaines de César et l'invasion de la Gaule.

Sous réserve de découvertes archéologiques futures, Nanterre, qui comportait un atelier monétaire, est la seule candidate au titre de capitale pré-romaine du peuple Parisii qui vivait alors en Ile-de-France Le peu de vestiges gaulois retrouvés à Lutèce, pourrait laisser penser que l'oppidum des Parisiiet l'agglomération nanterrienne ne sont qu'un seul et même lieu.

D’après certains chercheurs et selon Jules César, dans ses mémoires de guerre, Nanterre pourrait donc être également le siège de Lutèce.

Bienvenue dans la vraie capitale de la France.

Si tout n’est pas rose, il faut remarquer, noter, rappeler, mettre en avant que Nanterre reste une ville solidaire. Que se passe-t-il à Nanterre pour qu’elle soit la deuxième ville la plus demandée en matière de logement social sur toute l’Île-de-France. Grâce à l’office HLM qui gère 10 500 logements et qui a décidé de ne pas pratiquer « le loyer plafond », il n’y a donc pas d’augmentation de loyer au changement de locataires. Les loyers sont donc moins chers que chez les autres bailleurs et que dans bon nombre d’autres villes. Et le maire a proclamé haut et fort qu’il interdirait la vente de logements sociaux.

Mais, il faut dire et redire que rien n’est gagné, qu’il faut continuer de se battre pour que Nanterre reste une ville solidaire.

Dire et redire que la réforme de la métropole oblige à regrouper les offices. Qu’adviendra-t-il des familles populaires si les attributions de logement ne sont plus décidées à Nanterre ?

On sait très bien la part belle que vont se tailler les villes de droite aux alentours de Nanterre dans nos logements sociaux. On sait très bien comment les villes de droite lorgnent sur notre office, un des plus gros du 92, et ce n’est pas pour rien que Nanterre s’est retrouvée dans un nouveau territoire avec les villes les plus riches en revenu, mais les plus pauvres en logement sociaux (Courbevoie, Garches, La Garenne-Colombes, Levallois-Perret, Nanterre, Neuilly-sur-Seine, Puteaux, Rueil-Malmaison, Saint-Cloud, Suresnes et Vaucresson).

Expliquer réexpliquer le rôle du conseil départemental des Hauts-de-Seine qui a décidé de ne plus aider les communes qui ont, d’après lui, trop de logements sociaux au profit des communes qui sont en-dessous des 25%. Mais également le rôle du nouveau conseil régional qui veut lui aussi supprimer l’aide à la construction de logements sociaux pour les villes qui en ont plus de 30%. J’en profite pour demander à tous de participer à l’appel d’élus de notre région au rassemblement devant le conseil régional jeudi prochain 7 avril à 18h.

Expliquer réexpliquer le rôle de certains élus de droite aidés des riverains qui organisent une véritable résistance à l’implantation de logements sociaux dans les beaux quartiers. Suivez mon regard à Neuilly complètement hors la loi, le taux de logement sociaux en 2002 s’élevait à 2,33 % des résidences principales et en 2015 à 5,2 %.

Et enfin expliquer réexpliquer le rôle néfaste de l’état qui ne tient pas ses promesses : baisse du financement de l’aide à la pierre, baisse du 1% logement à 0,45%, tromperie sur le financement par le livret A.

Pourtant, Nanterre est une ville en devenir, avec des atouts indéniables : 23 écoles maternelles, 19 écoles primaires, 7 collèges, 4 lycées et 1 université. Sans oublier l’école de danse des petits rats de l’opéra de Paris ; des transports conséquents, avec 3 gares RER, 1 gare SNCF, 18 lignes de bus et en prévision 1 station de métro place de la boule, 1 gare du RER E, et le passage d’une ligne de tramway.

Tout ceci n’a pas été obtenu sans luttes, bien entendu.

Je voudrais faire un peu d’histoire en rappelant l’humanisme, le volontarisme, le militantisme des différentes personnalités qui se sont succédées sur Nanterre pour développer et défendre le logement social.

L’office municipal a 65 ans cette année. Il est créé en 1951 par Raymond Barbet, maire de Nanterre, avec Fernand Baillet comme 1er président de l’office. Pour ces personnalités de l’après-guerre, issues de la résistance, le combat pour la liberté est indissociable du combat contre la misère et le droit au logement de qualité pour tous. Il est, à l’époque, urgent de construire des logements sociaux suite aux destructions de la guerre, à l’apport massif d’une population nouvelle de travailleurs et au « baby-boom ». Etienne Fajon député a été emprisonné pour avoir refusé de voter les pleins pouvoirs à Pétain. Raymond Barbet, maire depuis 1935, est arrêté en 1939, s’évade et devient un dirigeant de la résistance. Au moment de son départ du poste de maire en 1973, l'Office compte déjà 6 000 logements. Du fait de ses constructions, la ville passe de 53 000 habitants en 1954 à 70 457 en 1959 et 90 000 en 1968. Mais en 1968, Nanterre, compte neuf bidonvilles. Tous les bidonvilles étaient construits par les habitants eux-mêmes. Ils n’étaient pas alimentés en eau potable qu’il fallait aller chercher à la fontaine publique. On y vivait sans aucun confort, dans la crainte permanente des maladies, des rats et des incendies. Nanterre sera longtemps associée à cette image des bidonvilles. Le maire va ainsi réduire la taille du bidonville situé à l'emplacement de l'actuellepréfecture, de 14 000 personnes à 4 000 en 1971. Au fil des ans, ces constructions seront complétées par des équipements de quartiers nécessaires aux habitants : dispensaires, écoles, crèches, maisons des jeunes, bibliothèques, mairies de quartier. De 1962 à 1971, l’obsession c’est en finir avec l’intolérable « les bidonvilles de Nanterre», et la construction de logements sociaux reste une urgence.

C’est bizarre comme cette phrase reste d’actualité.

Aujourd’hui, nous sommes heureux de vous accueillir dans cette ville dynamique qu’est Nanterre aux 92000 habitants avec ses 19 296 logements sociaux (soit 54%) venant de l’OPHLM pour presque la moitié, et de 16 autres bailleurs sociaux.

Quant à la CNL, elle est présente sur Nanterre depuis toujours. Quelques amicales au début, puis avec leur augmentation et pour coordonner les activités, il y a eu la création du Conseil local, avec Lucien Ducastel comme 1er président, Michel Desbois a pris le relais, puis votre serviteur, mais nous cherchons déjà quelqu’un pour assurer la succession.

Depuis 2 ans, nous constatons un réel intérêt des locataires à se regrouper et nous avons donc créé 8 amicales. Le tissu social se revitalise. Il est important de se réunir pour faire parler les locataires sur leur problème, important de les solliciter pour remettre les cartes, de faire son assemblée générale en janvier ou février. L’information est également importante, cela peut être simple comme une affichette dans le hall.

Au conseil local, des permanences se tiennent : le jeudi matin tenue par Martine et Véronique qui permettent de garder un lien avec les amicales avec des appels réguliers, des permanences impromptues (à la demande) par Pierre et Gérard, une permanence juridique départementale par Gérard. Création d’un site encore balbutiant, distribution de 2 journaux par an l’année.

Nous remarquons que quand c’est une amicale qui s’adresse à un bailleur, les revendications sont toujours mieux et plus rapidement prises en compte. D’où l’importance non seulement de créer des amicales mais de continuer à les faire vivre ensuite.

Bonne journée et bon débat.

Publié dans déclarations locales

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